(Moscou) Les enquêteurs russes ont assuré jeudi que les auteurs de l’attentat dans la banlieue de Moscou qui a fait 143 morts avaient des « liens avec les nationalistes ukrainiens » et avaient reçu d’« importantes » sommes d’argent en provenance d’Ukraine.
Publié à 7h42
Mis à jour à 11h47
Cette attaque, qui a eu lieu vendredi soir au Crocus City Hall, a été revendiquée par l’organisation djihadiste État islamique mais les responsables russes insistent depuis plusieurs jours sur une piste ukrainienne. Kyiv dément pour sa part toute implication dans cette tuerie.
« Le travail avec les terroristes détenus, l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières ont permis d’obtenir des preuves de leurs liens avec les nationalistes ukrainiens », a déclaré sur Telegram le Comité d’enquête russe.
Selon cet organe chargé des principales investigations criminelles, les quatre assaillants ont reçu d’« importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime ».
Les enquêteurs ont aussi fait part de l’arrestation d’un nouveau suspect, accusé d’avoir participé au « financement » de l’attaque.
Les autorités avaient précédemment signalé l’arrestation de 11 personnes, dont les quatre assaillants présumés. Huit ont été inculpées et placées en détention provisoire.
Vendredi, des hommes armés avaient attaqué une salle de concert dans la banlieue de la capitale russe, ouvrant le feu sur les spectateurs et provoquant un énorme incendie. Cet attentat, le plus meurtrier de ces vingt dernières années en Russie, a fait au moins 143 morts et 360 blessés, dont des enfants.
Selon le président Vladimir Poutine, les quatre assaillants ont été arrêtés dans la région russe de Briansk tandis qu’ils tentaient de fuir en Ukraine, où une « fenêtre » leur permettant de franchir la frontière avait été préparée du côté ukrainien.
Le directeur des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov, a quant à lui assuré que les services secrets ukrainiens et occidentaux avaient « facilité » l’attentat.
L’Ukraine dément vigoureusement toute implication dans ce massacre, accusant Moscou de vouloir « rejeter la faute » sur Kyiv. Les États-Unis ont affirmé avoir averti la Russie en mars qu’une attaque terroriste était susceptible de viser de grands rassemblements à Moscou.
Poutine ne prévoit pas rencontrer les familles des victimes
Le président russe Vladimir Poutine n’a pas prévu dans l’immédiat de rencontrer les familles des victimes de l’attaque du Crocus City Hall de Moscou.
« Si des contacts sont nécessaires, nous vous en informerons », a répondu le porte-parole du président, Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes pour savoir si M. Poutine prévoyait de rencontrer les proches des victimes.
Selon M. Peskov, Vladimir Poutine ne s’est pas non plus rendu sur les lieux afin de ne pas « interférer avec le travail » des secouristes.
« Quant aux familles et aux proches des victimes, un travail très étroit a été organisé avec eux par tous les services et spécialistes concernés […] Tout cela a été fait dans les plus brefs délais. Ce travail se poursuit », a encore dit M. Peskov.
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